Sur le chemin du retour vers Poitiers, les deux jeunes mariés passèrent leur première nuit ensemble, dans le château de Taillebourg, possession de Geoffroy de Rancon, un des fidèles vassaux aquitains.
Comme vous devez certainement le savoir, le mariage est un moyen de mettre fin à des conflits ou d’agrandir sa puissance. Le sentiment amoureux pour les grands de ce monde n’entre en ligne de compte que par hasard. C’était donc une grande chance qu’Aliénor et Louis se plussent. Quoi qu’il en soit tous deux avait été éduqués dans l’idée que le mariage fournissait un cadre moral, juridique et social permettant d’assurer la perpétuation du lignage, en toute légitimité, et la transmission de l’héritage familial.
(Paris - BnF)
Cela dit les deux semblaient très différents dans leur manière d’appréhender les choses. En effet, Louis avait eu une éducation plus religieuse qu’Aliénor. Normalement, il ne devait pas régner. Il avait été destiné à une carrière ecclésiastique, ce qui semblait fort bien lui convenir. Mais, lorsque son frère aîné, Philippe, eut un accident qui lui coûta la vie, Louis devint l’héritier du trône et fut très vite couronné par son père, le 25 octobre 1131.
Par ce mariage avec mon Aliénor, Louis devenait duc d’Aquitaine même si jamais l’Aquitaine ne lui appartiendrait en propre.
Ils furent investis de la couronne de duc et de duchesse le 8 août 1137, en la cathédrale Saint Pierre de Poitiers. Quasiment au même moment, ils apprirent la mort de Louis VI. En prenant le chemin de Paris, ils savaient donc qu’un autre couronnement, royal celui-ci, les attendait. Il aurait lieu le 25 décembre, en la cathédrale de Bourges.
Cependant, pour moi, ce mariage avait sonné la fin de mon rôle auprès d’Aliénor, rôle que j’avais tenu bien plus longtemps que je n’aurais dû. Mais quelle fierté j’eus et j’ai encore de l’avoir tenu ce rôle !
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