Quand Ainor de Châtellerault mourut, elle ne devait avoir qu’une trentaine d’années.
De cette dame je ne savais pas grand-chose, la figure de son mari était si imposante et, elle, elle me paraissait si douce si lointaine. Mais, rendez-vous compte, quand la petite Aliénor la perdit elle n’avait… je ne sais plus exactement, ma mémoire est troublée… pas plus de 6 ou 8 ans, je crois. Vous savez, ces années furent bien difficiles pour tout le monde. La famille des ducs d’Aquitaine connut un autre deuil à la même époque : l’unique fils de la fratrie, Guillaume Aigret, disparut également. Il devait avoir environ 3 ans. Quel malheur pour Guillaume X, perdre son unique fils ! Il n’était pas l’aîné de ses enfants mais, en sa qualité de garçon, il aurait dû hériter de ses titres et biens ! La tristesse était immense. Moi, j’essayais comme je pouvais de rassurer la petite Aliénor et de lui expliquer les choses mais ce n’était pas facile.
Guillaume X avait aussitôt pris conscience et moi aussi des conséquences de cette disparition pour Aliénor. Son frère mort, c’était elle, l’aînée, qui pouvait à nouveau être l’héritière de son père. Dans les années qui suivirent, Guillaume X emmenait souvent sa fille avec lui dans ses déplacements. Était-ce pour lui enseigner la façon de gouverner un tel territoire ? Moi, j’essayais de faire en sorte que soient toujours présents en sa mémoire son grand-père, sa mère et son frère… partis si vite.
Je ne mesurais pas bien à quel point Aliénor avait conscience de l’importance du rôle qu’elle allait devoir tenir. En effet, qu’une si jeune fille devînt l’héritière du plus grand domaine de France, ce n’était pas rien ! Un destin d’exception l’attendait !
Et oui ! Il faut maintenant que je vous parle des circonstances de la succession. Vous n’allez pas être déçus ! À bientôt ! ✍︎
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